Synopsis :
Depuis que sa femme a été victime de brûlures dans un accident de voiture, le docteur Robert Ledgard (Antonio Banderas), éminent chirurgien esthétique, se consacre à la création d’une nouvelle peau, grâce à laquelle il aurait pu sauver son épouse. Douze ans après le drame, il réussit dans son laboratoire privé à cultiver cette peau : sensible aux caresses, elle constitue néanmoins une véritable cuirasse contre toute agression, tant externe qu’interne, dont est victime l’organe le plus étendu de notre corps. Pour y parvenir, le chirurgien a recours aux possibilités qu’offre la thérapie cellulaire.
Outre les années de recherche et d’expérimentation, il faut aussi à Robert une femme cobaye, un complice et une absence totale de scrupules. Les scrupules ne l’ont jamais étouffé, il en est tout simplement dénué. Marilia (Marisa Paredes), la femme qui s’est occupée de Robert depuis le jour où il est né, est la plus fidèle des complices. Quant à la femme cobaye (Elena Anaya)…

Le saviez-vous ? :
- C’est une adaptation libre du roman français Mygale de Thierry Jonquet que Pedro Almodóvar a dévoré il y a une dizaine d’années.
- Il a été sélectionné en Compétition Officielle du Festival de Cannes 2011, où il a reçu le Prix de la jeunesse.
Ma critique :
Plus on avance dans ce film, plus on se rend compte de sa complexité avec une ambiance à la fois mystérieuse et malsaine qui ne nous laisse pas indifférent à la fin du visionnage. Ce film comporte des flash-backs qui nous permettent de mieux connaître les protagonistes, leur passé et ce qui les a amené à être ce qu’ils sont désormais. On reste fasciné par un scénario minutieux qui réserve un coup de théâtre savoureux et pour le moins surprenant. C’est à la fois hyper glauque, romantique, sensuel et glacial, où la mise en scène est tout aussi forte et précise que le scénario ! Puis, il est porté par une musique très spéciale qui vient renforcer l’aspect déconcertant de cet ensemble qui ne vous laissera pas de marbre même si vous n’êtes pas client du cinéma d’Almodovar.

Antonio Banderas, Elena Anaya et Marisa Paredes livrent d’excellentes prestations qui sont un des gros points forts de ce film ; le premier est d’une froideur sans nom tandis que la deuxième donne corps et âme à son personnage très intéressant.
La relation entre bourreau et victime passe par des étapes pleines de surprises et d’inventions dans un climat hyper suffocant. Tout ce que filme Almodovar se transforme en or, et encore une fois, on ne peut qu’être subjugué par une photo absolument parfaite tant la beauté esthétique est absolument époustouflante ! J’aimerai en dire tant mais je ne veux pas gâcher le plaisir de celui qui n’a pas vu ce film qui oscille entre le thriller psychologique, le fantastique et le drame. Si je devais lui trouver un petit défaut ce serait son léger manque d’émotions, sa froideur mais le film est assez brillant d’une manière générale qu’on en oublie cela..
Pour conclure, « La Piel que Habito » est un film fascinant de bout en bout qui multiplie les jeux de piste avec une perversité inouïe.
Et vous, l’avez-vous vu ? Qu’en avez-vous pensé ?
Ma note : 16/20
Bande-annonce :